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Portrait dans la Tribune des Arts par Jean-Daniel Sallin : Xavier Dietlin: du Servelle FC au Raptor !

Dans le contingent «cinq- étoiles» du Servette FC, son nom n’était pas celui qui attirait tous les regards. Dans les années 90, alors que le stade des Charmilles n’avait pas encore fermé ses portes, Xavier Dietlin a eu la chance de taquiner le ballon rond avec Lucien Favre, Oliver Neuville, Sonnv Anderson ou Kubilay Turkyilmaz. Attaquant racé, il était promis a une belle carrière — que ses quelques sélections en équipe de Suisse semblaient confirmer. Le Vaudois a même fêté un titre de champion de Suisse avec les Grenats en 1994. Et puis, il y a eu cette vilaine blessure au genou après son transfert au FC Sion. Ligaments croisés internes et externes. Fin de parcours. Punktschluss! «je n'ai rien fait pour revenir», explique-t-il aujourd'hui. «Du moment que j'ai su la gravité de la lésion, j'ai su que je ne retournerai pas sur les terrains. Dans mon cas, le temps m'a donné raison...»

Xavier Dietlin avait réalisé son rêve d'enfant: devenir un footballeur professionnel. «Mais je suis issu d'une trop bonne famille», sourit-il. «Je n’avais pas grand-chose à prouver, je n'avais pas cet esprit bagarreur que pourrait avoir un gamin né dans un milieu plus modeste.» La question de sa reconversion ne s'est d'ailleurs jamais posée: après une brève période de flottement, il rejoint son père dans l'entreprise familiale, Dietlin Artisans Métalliers. «Je représente la quatrième génération dans la société», souffle-t-il. «Pourtant, notre seul point commun, c'est le façonnage des métaux!» De la ferronnerie d'art, l'entreprise a en effet entrepris un virage à 360°: en 2006, sous son impulsion, elle s'est spécialisée dans les vitrines d'exposition.

Révolution dans les vitrines.

«Mon père avait participé à un concours pour Cartier», explique-t-il. «Nous avions largement perdu. Cependant, le processus m'avait plu...» Depuis, Xavier Dietlin s'est fait connaître grâce à ses vitrines Raptor qu'il a mises au point pour Hublot. Une vraie révolution! Les garde-temps sont en effet présentés à l'air libre, sans verre de protection, et disparaissent dans la colonne dès que l'on approche la main. À la fois ingénieux et distrayant! «Il a fallu près d'un an de développement pour la mettre au point», précise le chef d'entreprise. Il a conscience d'avoir quelque peu bousculé les règles. Jusqu’à devenir incontournable dans l'horlogerie? «Aujourd’hui, j 'ai un peu tendance a ne travailler qu'avec les gens qui sont d'accord avec moi. Prendre le temps de con- vaincre les autres ne m'intéresse pas! En revanche, le fait d'avoir l'étiquette Biver (ndlr. il travaille aussi pour Tag Heuer) rend la collaboration avec les autres plus difficile. J’aurais de la peine a proposer un concept révolutionnaire à quelqu'un d’autre.» Xavier Dietlin promet pourtant que «ça va changer».

Et le football dans tout ça? Le Vaudois ne ressent aucun manque. Il ne suit pas les championnats en Europe. N'a pas d'équipe favorite. «Avec Hublot, j'ai rencontré Roy Hodgson (ndlr: entraîneur de l’Angleterre et ex-sélectionneur de l’équipe de Suisse) à Londres: c'est dingue, il s'est souvenu de moi!» En revanche, il entraîne les juniors à Prilly. Parce que son fils cadet est dans l'équipe. «J'ai essayé de décourager mes enfants de faire du football», sourit-il. «Dans ce milieu, soit tu es une superstar, et tu n’as aucun souci pour rendre ta vie sympathique; soit tu es un joueur normal, et la deuxième partie de ta vie s’annonce plus compliquée.» Xavier, lui, n'a jamais regretté son choix. «Je suis plus mordant qu'avant! »

Portrait dans la Tribune des Arts par Jean-Daniel Sallin : Xavier Dietlin: du Servelle FC au Raptor !Portrait dans la Tribune des Arts par Jean-Daniel Sallin : Xavier Dietlin: du Servelle FC au Raptor !

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